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Restrictions budgétaires : quand la culture passe à la caisse - La Voix du Nord

jeudi 19 février 2015, par legrandmix (@legrandmix)

Restrictions budgétaires : quand la culture passe à la caisse - La Voix du Nord
http://www.lavoixdunord.fr/culture-loisirs/restrictions-budgetaires-quand-la-culture-passe-a-la-caisse-ia0b0n26635

Une affaire de droite et de gauche ?
Certes, l’ardoise (55 000 €) pesait sur les finances de la ville. Certes le théâtre ne ferme pas. Mais, clairement, la volonté d’arrêter la programmation du théâtre Le Poche à Béthune est aussi un choix politique : la majorité UDI-UMP ne cache pas qu’elle a « d’autres priorités » comme l’emploi, l’embauche de quatre policiers municipaux ou la baisse de 15 % de la part communale des impôts locaux. Et parmi les personnalités qui ont participé activement au mouvement « Touche pas à mon poche » on trouve quatre anciens adjoints à la culture… plutôt de gauche.

Idem à Tourcoing pour l’Idéal, l’antenne du Théâtre du Nord. Le centre dramatique national ne dépend pas de cette subvention municipale (76 000 €) qu’on veut lui retirer pour vivre puisqu’il est majoritairement soutenu par la Région (1.7 M€), l’État (1.6 M€) et la ville de Lille (505 000 €). Et le premier argument du maire UMP Gérald Darmanin est bien d’ordre financier puisqu’il pointe du doigt la baisse des dotations de l’État et la nécessité de faire des choix.
« On ne peut pas toujours faire de l’élitisme »
Mais l’Idéal représente aussi un symbole : il a été créé par les socialistes avec la volonté de décentraliser la culture. Et certains n’ont pas manqué de relever que le jeune loup UMP avait au même moment proposé d’accueillir dans sa ville l’élection – payante – de Miss France. Sachant qu’en plus de l’Idéal, il baisse de 7,5 % les subventions à des structures culturelles (le Fresnoy, le Festival de jazz, l’Atelier lyrique, le Grand Mix…). Béthune, Tourcoing, mais aussi Valenciennes et son maire UDI, qui baisse de 7 % ses subventions aux associations. Taper sur la culture serait-il de droite ?
D’un côté, le président du groupe UMP-UDI à la Région Philippe Rapeneau se fend d’une parole que l’on entend rarement à gauche : « On ne peut pas toujours faire de l’élitisme, surtout quand l’argent devient rare. » À Valenciennes, on rabote les subventions de toutes les associations alors qu’on a dépensé 150 000 euros pour un concert gratuit de Bob Sinclar le 14 juillet.
De l’autre, Valenciennes épargne la scène nationale le Phénix et sa programmation exigeante ; vous fâcherez tout rouge ces maires si vous leur dites qu’ils sont anti-culture ! Et surtout, toucher à ces lignes budgétaires n’est pas l’apanage de la droite. Dunkerque en est l’exemple : le nouveau maire, Patrick Vergriete, pas homme de droite, baisse aussi ses subventions aux associations. La Région a maintenu son budget culture mais Maubeuge capitale régionale de la culture n’a pas lieu. Et on se rappellera qu’elle a amputé son aide de 170 000 euros au théâtre du Nord il y a un an, sans que cela fasse d’ailleurs autant de bruit que la décision de Gérald Darmanin, devenue symbole de marqueurs politiques. Or, s’il existe, dans le rapport à la culture, des divergences historiques de fond qui persistent en partie, le principe de réalité financière actuel brouille un peu les lignes.
La cartocrise, la carte qui fait du bruit

Férue de culture, Emilie Jersol, 26 ans, regretterait presque de faire le buzz. Depuis qu’elle a mis en ligne en janvier sa cartocrise hébergée par la plateforme libre OpenStreetMap , la médiatrice culturelle au Boulon, le centre national des arts de la rue de Vieux-Condé a fait le tour des médias et son site est énormément partagé sur les réseaux sociaux.
Le principe : sur cette carte de France interactive sont recensés les festivals, structures et associations culturelles supprimés depuis les élections municipales de l’an dernier. « On me les signale par mail et je vérifie, notamment via les coupures de presse ». Elle constate : « Notre région n’est pas la plus touchée ». Le Sud-est par exemple l’est davantage. Souvent, en cause, des baisses de subventions, mais pas seulement. La carte comptait 48 points le 23 janvier, 123 le 10 février. « Malheureusement, elle sera toujours en construction… »


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